Tuesday 5 February 2013

Is that all there is?



I remember when I was a very little girl, our house caught on fire. I'll never forget the look on my father's face as he gathered me up in his arms and raced through the burning building out to the pavement. I stood there shivering in my pajamas and watched the whole world go up in flames. And when it was all over, I said to myself, "Is that all there is to a fire?"

Is that all there is? Is that all there is? If that's all there is, my friends, then let's keep dancing. Let's break out the booze and have a ball if that's all there is.

And when I was 12 years old, my father took me to the circus, the greatest show on earth. There were clowns and elephants and dancing bears. And a beautiful lady in pink tights flew high above our heads. And as I sat there watching the marvelous spectacle, I had the feeling that something was missing. I don't know what, but when it was over, I said to myself, "Is that all there is to a circus?" Is that all there is? Is that all there is?

If that's all there is, my friends, then let's keep dancing. Let's break out the booze and have a ball if that's all there is.

Then I fell in love, with the most wonderful boy in the world. We would take long walks down by the river or just sit for hours gazing into each other's eyes. We were so very much in love. Then one day, he went away. And I thought I'd die -- but I didn't. And when I didn't, I said to myself, "Is that all there is to love?" Is that all there is? Is that all there is?

If that's all there is my friends, then let's keep dancing. I know what you must be saying to yourselves. If that's the way she feels about it, why doesn't she just end it all? Oh, no. Not me. I'm not ready for that final disappointment. For I know just as well as I'm standing here talking to you, when that final moment comes and I'm breathing my last breath, I'll be saying to myself, Is that all there is? Is that all there is?

If that's all there is, my friends, then let's keep dancing. Let's break out the booze and have a ball if that's all there is.

C’est tout ce qu’il y a? 

 Je me souviens: quand j’étais toute petite, notre maison a pris feu. Je n’oublierai jamais l’expression sur le visage de mon père; il m’a prise dans ses bras et il a couru le long de l’immeuble brûlant jusqu’au trottoir au dehors. Là, grelottant dans mon pyjama, je regardais tout s’enflammer. Et quand c’était fini, je me suis dit, «C’est ça le feu?» C’est tout ce qu’il y a? C’est tout ce qu’il y a? 

Si c’est tout ce qu’il y a, mes amis, on continuera de danser. On boira et on s’éclatera si c’est tout ce qu’il y a. 

Et quand j’avais 12 ans, mon père m’a emmenée au cirque, le plus grand spectacle du monde. Il y avait des clowns, des éléphants et des ours qui ont dansé. Et une belle dame en collants roses a volé par-dessus de nous. Et alors que je regardais le spectacle merveilleux, j’ai eu le sentiment que quelque chose manquait. Je ne sais pas quoi, mais quand c’était fini, je me suis dit, «C’est ça le cirque?» C’est tout ce qu’il y a? C’est tout ce qu’il y a? 

Si c’est tout ce qu’il y a, mes amis, on continuera de danser. On boira et on s’éclatera si c’est tout ce qu’il y a. 

Puis je suis tombée amoureuse d’un garçon le plus merveilleux du monde. On faisait des grandes balades à la rivière ou on se regardait dans les yeux pendant des heures. On s’aimait beaucoup. Puis un jour il m’a quittée. Et j’ai cru que j’allais mourir – mais je ne suis pas morte. Et quand je ne suis pas morte, je me suis dit, «C’est ça l’amour?» C’est tout ce qu’il y a? C’est tout ce qu’il y a? 

Si c’est tout ce qu’il y a, mes amis, on continuera de danser. Je sais ce que vous devez vous dire: si elle pense comme ça, pourquoi ne finit-elle pas tout maintenant? Oh, non. Pas moi. Je ne suis pas prête pour cette dernière déception. Car je sais aussi nettement que je suis là vous parlant: quand le dernier moment viendra, quand je rendrai le dernier soupir, je me dirai C’est tout ce qu’il y a? C’est tout ce qu’il y a? 

Si c’est tout ce qu’il y a, mes amis, on continuera de danser. On boira et on s’éclatera si c’est tout ce qu’il y a.

Monday 5 November 2012

Le Dormeur du Val

Je connais ce poème de Rimbaud dans la traduction japonaise depuis longtemps. Mais il ne m'a pas particulièrement impressionné; je me suis simplement aperçu que c'était intéressant comme poème. Je ne savais pas qu'il est très hautement estimé en France. Voici le poème:

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons 
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, 
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons. 
 Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
 Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, 
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, 
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. 
 Les pieds dans les glaïeuls, il dort. 
Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme: 
Nature, berce-le chaudement: il a froid. 
 Les parfums ne font pas frissonner sa narine; 
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, 
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Rimbaud, il a un regard cinématographique ici qui se déplace doucement de l'arrière-plan aux blessures sur le corps du soldat au premier plan. Je suis certain qu'il était ravi quand il a découvert ce plan. Il y a peu de mots émotifs. Le poème est plutôt descriptif, presque clinique et froid; il construit son tableau avec des mots bien définis, bien colorés. Le problème pour moi, c'est qu'il ne me laisse pas beaucoup de place à l'imagination. On reste toujours comme un observateur qui prend chaque détail l'un après l'autre. Bien que la fin inattendue nous emporte "ailleurs" dans un espace poétique, c'est tout ce que je sens. Je n'ai aucun rapport émotionnel avec le soldat. L'élément de surprise, c'est tout. Á la deuxième lecture, on voit son intention clairement. Peut-être trop. On voit que tous ses mots sont choisis pour nous tromper et camoufler la fin. C'était son stratagème. On a été dupé. Démasqué, le poème maintenant semble beaucoup diminué.

Je pense à un autre poème avec l'élément de surprise. C'est Demain, dès l'aube de Victor Hugo:

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. 
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. 
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
 
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, 
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, 
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, 
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, 
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, 
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe 
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Ici, Hugo ne rien dissimule au moins intentionnellement: il n'a pas l'intention de nous tromper. La surprise est en harmonie avec le ton sombre du poème. Bien que la fin n'ait pas été attendue, je trouve qu'elle fait bien partie du poème entier. Cela marche pour moi. J'aimerais bien savoir comment Hugo aurait écrit Le Dormeur du Val. J'aimerais la version Hugo mieux, je crois.

Saturday 19 February 2011

Au Bord de la Mer par Ismail Kadaré

Depuis toujours, j'ai rêvé d'une chanson
Dont les vers
Seraient comme les dunes en bordure de mer.
Edifiées sans rime ni raison
Par l'eau et par le vent
Au gré des belles et mauvaises saisons.
Une chanson venue au monde naturellement
Et qui mouraient aussi de sa belle mort
(Pour autant qu'elle soit promise à ce sort)
Comme les dunes au bord de la mer.
        

Sunday 12 September 2010

En Vain


J'aimais bien des poètes occidentals et j'en lisais beaucoup quand j'étais jeune. Mais maintenant je les lis très rarement. Je crois qu'ils sont si intimement associés à mon adolescence et ma jeunesse qu'ils ne m'intéressent plus. Puis, il y a plus de dix ans, j'ai découvert le grand plaisir des poèmes japonais anciens. Je les avais déjà connus au lycée. Mais j'avais été trop jeune à cette époque pour les vraiment apprécier.
Ariwara no Narihira est l'un des mes poètes préférés. Je suis toujours étonné par ses sentiments modernes. J'ai souvent peine à croire que il vivait il y a mille ans dans un autre monde considérablement éloigné de notre. Mais, il est là par la seule force de sa personalité, peut-être, trop humaine. Voici deux de ses poèmes tirés de Kokin wakashu. Attention: ma traduction n'est pas exacte.

Il avait vu une femme en secret depuis le premier du mars, et une nuit bruineuse, après un rendez-vous avec elle, il rentra chez lui et il écrivit ce poème et il fit le lui porter:

Je ne peux pas m'endormir ni me lever cette nuit
Il bruine sans cesse dehors
la bruine du printemps, silenceuse et fine
Je la regarde, le ciel s'éclaircit

Le journée de la grande compétition du tir à l'arc au hippodrome impérial, il entrevit une femme derrière le rideau d'une voiture garée en face. Il écrivit ce poème sur-le-champ et il fit le lui porter:

Est-ce que je vous ai vu réellement?
Ou est-ce seulement mon imagination?
Mais, je suis déjà tombé amoureux de vous.
Je passerai le reste de la journée en me posant
Des questions sans cesse et en vain.

Poème réponse:

Ai-je vu? N'ai-je pas vu?
Est-ce réel? N'est-ce pas réel?
Pourquoi vous posez-vous tant de questions en vain?
Suivez votre cœur. Il n'y a rien d'autre.

Monday 22 March 2010

L'Ecriture à la française


L'autre jour j'ai éclaté de rire en lisant un petit guide de randonnées publié par le Conseil Général des Alpes-Maritimes. «La complexité du relief et l'évolution dans un milieu tour à tour sauvage ou urbanisé rendent l'orientation parfois malaisée, inconvénient que la signalétique départementale directionnelle contribue à pallier au mieux. Mais le système de balisage a des limites (densité) et des imperfections (dégradations) qu'il faut pouvoir dépasser grâce à sa propre autonomie d'interprétation...» C'est bien l'écriture française: précise en apparence mais surmenée et lourde. Je ne vois pas la nécessité d'écrire de façon académique pour expliquer comment s'orienter sur la piste. Ce guide s'adresse au grand public et je crois qu'il cherche des informations claires et faciles à comprendre. Un autre exemple du même guide: «...ces lieux magiques étagés entre les trois corniches, avec leurs villas de milliardaires et leurs cabanons de pierre voient croître l'hiver venu une flore méditerranéenne ou exotique très colorée propre à faire oublier une saison à laquelle le Pays Niçois semble presque étranger.» Je trouve que c'est mal écrit. Je me demande souvent pourquoi les français n'écrivent pas comme les américains ou les anglais. «C'est la culture», vous diriez. Je le sais. Peut-être, cette lourdeur, cette précision verbeuse viennent de leur esprit.

Saturday 1 August 2009

La Modestie

L'autre jour, on s'est promené au port. Comme d'habitude, le port était plein de grands bateaux à moteur et yachts de luxe. Sur un des eux, on a vu une famille anglaise débarquer à l'aide de un chauffeur et deux membres de son personnel privé. Sur un autre, on a regardé une autre famille boire du champagne au pont. Encore sur un autre, on a vu une jeune fille aux cheveux blonds seule dans la cabine, peut-être, une amante de son propriétaire plus âgé. Tout le monde, sauf les gens qui travaillaient pour lui, avait un teint rosé de bonne santé et un sourire de contentement sur les lèvres. Et pourquoi pas? Ils doivent jouir de la bonne santé et la belle vie que l'argent leur achète. Ils doivent se féliciter de leur bonne chance. Mais, mais... Je ne sais pas. Ce qui me frappe surtout dans la vie sociale à Nice est l'écart spectaculaire entre les riches et les pauvres. Il semble beaucoup plus grand que celui au Japon. Ici, les riches sont énormément riches avec des grandes maisons, des immenses jardins, des personnels privés, des oliviers et toutes les sortes de jouets de luxe. Leurs richesses sont très visibles et prétentieuses. Il n'y a pas de...modestie. Je ne sais pas.

Tuesday 9 June 2009

Chercher un Boulot en France

Quand je suis retourné au Japon il y a des années après quinze ans de vivre à l'étranger, je me suis trouvé dans la même situation: je me sens complètement mal adapté à la société et toujours comme un étranger. C'est le cas pour moi à Nice aussi. Particulièrement, au niveau de la vie pratique, je n'ai aucune idée comment la société française marche. Chercher un travail peut être un bon exemple parce qu'on est forcé à sortir du petit cercle protecteur de sa famille et ses amis et se mettre en contact direct avec la société générale. C'est comme un adolescent inexpérimenté qui cherche son premier boulot avec un baccalauréat dans la poche. Bien sûr, je ne suis pas un ado non plus. Mais avec mon niveau de français "débutant", je ne suis pas loin de lui. (En fait, j'ai décidé de commencer ce blog pour améliorer mon français.)
Alors, qu'est que j'ai fait jusqu'ici? J'ai eu plusieurs entretiens avec des professionnels dans ce domaine censés de m'aider à trouver un travail en France chez ANAEM (Agence Nationale de l'Accueil des Etrangers et des Migrations) - c'est un très bon programme mais son efficacité est inconnue - chez ANPE et ADECCO - leur efficacité m'est complètement inconnue. J'ai envoyé mon CV à plusieurs adresses que j'ai trouvé sur l'Internet. Mais, je n'ai reçu aucune réponse. Même aucune lettre de refus, aucun mot n'importe quoi. C'était un silence total. Naturellement je me suis demandé qu'est qui se passe ici?
Chercher un travail n'est pas facile n'importe où, je sais. Mais, je ne sais pas comment me comporter ici. Je ne sais pas comment des gens réagiront si je fait une telle et telle chose. Je ne peux pas prévoir leurs pensées et conduites. Je ne peux pas lire des expressions sur leurs visages... Peut-être, c'est seulement la question de temps. Tout ira bien bientôt. J'espère.